Des nouvelles du futur #8

Dans cette revue de presse : pour une fois, il ne sera pas question d’intelligence artificielle… mais d’intelligence organique, ainsi que du danger des tests ADN « récréatifs », de lutte contre le vieillissement et de centrales solaires spatiales.

Image créée par le programme Dall-E à ma demande à partir du prompt suivant: “a cyborg with a translucent skull showing the double helix of the DNA, photorealistic, blue light, medium shot”.

Matière grise et informatique – Tandis que certains s’évertuent à faire progresser l’intelligence artificielle ou à développer des supercalculateurs quantiques, d’autres voient dans notre bonne vieille matière grise de quoi inventer les ordinateurs du futur. Selon un article de Siège Digital, des chercheurs travaillent en effet à mettre au point une « intelligence organique », c’est-à-dire un ordinateur fonctionnant à partir de cellules cérébrales et de neurones humains « cultivés en laboratoire », capable de résoudre des problèmes différents de ceux qui peuvent être confiés aux ordinateurs classiques. Évoquant lui aussi ces travaux, le site Futurism rapporte que de premières tentatives ont déjà permis à des « minicerveaux de laboratoire » d’apprendre à jouer à Pong. S’il est certain que notre cerveau recèle des capacités extraordinaires, la communauté scientifique semble divisée sur les chances qu’a « l’intelligence organique » d’aboutir à des résultats probants : affaire à suivre !

 

Attention à votre ADN ! Dans une chronique parue dans Le Point en février dernier, le neurobiologiste Jean-François Bouvet s’inquiète de la « multiplication exponentielle des tests relevant de la génomique récréative ». Selon lui, les données issues des tests ADN censés permettre à quiconque de connaître ses origines génétiques pourraient un jour être utilisées, sans l’autorisation des personnes concernées, dans un objectif n’ayant plus rien de récréatif. Il cite l’exemple d’une utilisation à des fins d’enquête judiciaire ou de recrutement. On peut aussi imaginer que des compagnies d’assurance ou des banques puissent chercher à savoir si l’ADN de leur client le prédispose à certains types de pathologies avant de déterminer le montant de sa prime d’assurance ou de lui accorder un prêt… Dans les pays peu soucieux des libertés individuelles, le fichage génétique systématique – comme la Chine y procède déjà avec les Ouïgours et les Tibétains – peut être un moyen pour les autorités de renforcer le contrôle de la population. Même dans les démocraties libérales, malgré l’existence de cadres éthiques plus protecteurs, le risque d’abus ou de dérives ne saurait être exclu… Notons au passage que les tests ADN récréatifs sont interdits en France, ce qui n’a pas empêché de nombreux Français de les commander en ligne auprès d’entreprises étrangères, confiant ainsi le sort de leurs données génétiques aux bons soins des législateurs israéliens ou américains, par exemple…

 

Si la vieillesse n’est pas toujours un naufrage, le vieillissement est peut-être une maladie : en guérirons-nous un jour ? Dans une précédente revue de presse, j’avais évoqué les travaux menés par des chercheurs espagnols sur la façon dont l’Homme pourrait tirer enseignement de la capacité d’une espèce de méduse à « réparer » son ADN ou ses cellules pour s’assurer une forme d’immortalité… Cette fois, c’est un scientifique français, le Professeur Jean-Marc Lemaître qui cherche (parmi bien d’autres !) à lutter contre le vieillissement. Dans une interview pour Le Point, il explique que son équipe a réussi à rajeunir des cellules de peau humaines grâce à la reprogrammation cellulaire, puis à augmenter la longévité de souris de laboratoire en appliquant la même technique sur leur organisme entier. Selon lui, ces résultats suggèrent « que la vieillesse pourrait être une maladie, la mère des maladies, qu'il faut traiter et que les pathologies liées à l'âge n'en sont que les conséquences.»

 

L’énergie solaire, un peu plus près de l’étoile – Tandis que l’Union européenne cherche à accélérer sa transition énergétique et que les États membres se disputent entre partisans et opposants au nucléaire, l’Agence spatiale européenne travaille à un projet visant à « capturer » l’énergie solaire directement depuis l’espace, avant de la rediriger vers la Terre. Comme le rapporte Siècle Digital, les équipes œuvrant à ce projet, baptisé « Solaris », aimeraient « construire une petite centrale solaire spatiale » vers 2035. Reste à savoir si la technologie fonctionnera et, surtout, si elle sera rentable…

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